Articles Tagués ‘Nantes’

Pour l’investiture aux municipales de Nantes 2014 Marie-Anne Montchamp s’est donc associée avec Michel Hunault, avocat et centriste. Les bans ont été publiés ce lundi 7 octobre. J’ai tout d’abord cherché vainement le jeu de mots Hunault – Montchamp qui justifierait une telle association. J’en ai finalement conclu qu’il s’agissait là seulement de répartir le poids d’un futur probable échec sur quatre épaules plutôt que deux.

Marie-Anne Montchamp

Double menton, doubles foyers, double candidature. Photo : Jacques Demarthon/AFP

Marie-Anne Montchamp n’est pas une inconnue, enfin plus depuis trois mois. Elle a été plusieurs fois secrétaire d’état et a aussi fait plein d’autres trucs tout aussi sympas probablement. Pour l’occasion elle est parachutée depuis Nogent-Sur-Marne, autant dire qu’elle est en sus une sportive accomplie. Mais outre le parachutisme ascensionnel, elle a aussi le poker dans le sang, en témoigne son improbable coup de bluff en juillet dernier sur sa page wikipédia s’autoproclamant candidate investie. Ai-je oublié de vous préciser qu’elle est issue de l’école Copé ?

C’est d’ailleurs sur le même site wikipédia, en parcourant la page consacrée à la ville de Nantes qu’elle est littéralement tombée amoureuse de la cité des ducs. Je situe la métamorphose entre avril et mai puisqu’en avril sur twitter elle supporte le PSG et en mai, subitement, le FC Nantes. Avec un peu de chance elle peut encore virer filloniste d’ici l’investiture.

Je vous parlais de son amour pour la cité nantaise, il transparaît notamment dans une interview qu’elle donne à media-web où elle nous fait à nous, nantais de souche, une véritable déclaration d’amour : « À Nantes il y a des droites, des opposants mais la décantation ne s’est pas faite à cause des défaites, je ne connais pas beaucoup de leaders qui voudraient y aller ». C’est vraiment gentil à vous de vous sacrifier de la sorte pour nous, pauvres gueux.

Mais attention, elle a aussi des soutiens locaux de choix tel Annick Le Ridant qui en commentaire du même article nous explique « pourquoi nous allons gagner Nantes avec Marianne ». Ce n’est pas une faute de frappe puisque répétée trois fois, non Annick Le Ridant ne sait réellement pas comment s’écrit le prénom de celle qu’elle soutient. Ou bien c’est une subtile association d’idée avec la Marianne de la république… Non on parle d’Annick Le Ridant, elle s’est forcément juste plantée.

Mais au fait qu’est ce qui a pu pousser Michel Hunault à s’associer à la candidature de l’ex-secrétaire d’état, s’interroge à juste titre le quotidien métro. Réponse : « son engagement humaniste et sa dimension nationale ».

Moi à ce moment précis j’ai une scène du film le mépris entre Bardot et Piccoli qui m’est immédiatement venue à l’esprit :

Intérieur nuit

Elle (allongée sur le lit, nue) : et mon engagement humaniste, tu l’aimes mon engagement humaniste ?

Lui : oui

Elle : Et ma dimension nationale, tu l’aimes ma dimension nationale ?

Lui : oui

Elle : doucement, pas si fort, mais tu préfères mon engagement humaniste ou ma dimension nationale ?

Lui : Mais ferme ta gueule bordel, tu vois pas qu’on m’oblige à être là !

AVERTISSEMENT : n’essayez surtout pas de draguer en boite en complimentant une jeune fille sur son « engagement humaniste » et sa « dimension nationale ». Elle risquerait de mal le prendre. Personnellement je traduis ça par « elle est sympa et grosse ». Pourquoi « dimension nationale » vous l’aviez compris comment vous ?

 Michel Hunault

Michel Hunault est un inconnu.

Notoriété twitter  de la candidature :  

@mamontchamp : 8766 abonnés

@Montchamp2014 : 369 abonnés

Faut-il en conclure que 8397 de ses abonnés ne souhaitent pas la voir remporter les municipales de Nantes ?

Sinon Marie-Anne Montchamp n’est pas seule en lice, deux autres poids lourds de l’opposition municipale comptent bien jouer les trouble-fête pour cette investiture, Laurence Garnier et Julien Blainvel que je traiterai dans ces colonnes prochainement. Si j’ai envie.

Décidément les primaires à l’UMP s’annoncent acharnées.

Si le rond-point n’est pas une invention nantaise, quelque part il mériterait de l’être. D’ailleurs le terme même de rond point n’est qu’un abus de langage puisque le terme exact est carrefour giratoire. Evidemment ici pour les besoins de cet article on s’en foutra complètement. Cependant vous pourrez utiliser ce terme par la suite si l’envie vous en prend de vous la péter en société. Enfin si la discussion en arrive aux avantages et inconvénients différents types de carrefour. Oui voila si vous avez des amis chiants à mourir.

En campagne le rond-point est généralement surmonté d’objets aussi ridicules que kitchs rappelant une spécialité locale que n’aurait pas renié Jean-Pierre Pernaud, en ville on lui préfère le véhicule retourné sur le dos comme objet d’art. De l’art éphémère puisque ces derniers sont malheureusement volés trop souvent par d’obscurs collectionneurs également propriétaires de dépanneuses. Fréquemment la police, corrompue, est complice de ces brigandages. On suppose que ces œuvres sont démontées puis revendues à prix d’or sur le marché de l’art giratoire africain.

Un pousse-au-crime artistique

Pourquoi laisser un rond-point vierge quand on peut y placer un muret de pierre, des fleurs, trois arbres et une sculpture moche à 50 000 euros. Est-ce que les maires de France ne participeraient pas entre eux à un concours clandestin du rond-point le plus hideux ? Avec 30 000 ronds-points en France on est en droit de se demander si un obscur syndicat des artistes plasticiens n’a pas infiltré les hautes sphères pour nous imposer leurs horribles productions. Il est même étonnant que personne à Nantes (comprendre Jean Blaise) n’ait eu l’idée d’organiser un festival du rond-point vu le « succès » rencontré dans l’agglomération. On pourrait y exposer la créativité des artisans créateurs de ronds-points nantais, eux-mêmes probablement des artistes plus ou moins ratés. Plus que moins en fait. Une créativité qui s’exprime par exemple place de la croix-Bonneau où on peut voir une bifurcation de tramway au milieu d’un rond-point ovoïde et tous les feux s’y rapportant.

A Nantes on aime donner des noms de villes aux ronds-points : il y a donc celui de Vannes, relié à celui de Rennes (un double, une curiosité locale, voir ci-après) et le fameux rond-point de Paris qui n’est, comme son nom l’indique, pas un rond-point mais un carrefour à feux tricolores, heureusement il a pour excuse d’être situé boulevard des belges. Ces trois endroits stratégiques sont évidemment équipés d’une pharmacie éponyme pour soigner les victimes régulières du tournis.

Le Rond-point circuit automobile

Bizarrement personne n’a pensé à nommer un de ces giratoires « rond-point de Nantes ». D’ailleurs si on devait l’attribuer à l’un d’eux il faut absolument que ce soit celui du Carrefour la Beaujoire (la grande surface pas le… carrefour) qui passe sous puis sur la route de Paris. Estimé par Google Earth à 500 mètres de circonférence, il ferait en relevant un poil les virages un magnifique circuit de Nascar. Une piste à creuser pour la municipalité.

Circuit Nascar la Beaujoire

Le double rond-point

Comme le rond-point classique commençait à se banaliser dangereusement, les artistes urbanistes nantais ont eu l’idée d’inventer le double rond-point, c’est comme le rond-point simple mais en deux fois plus chiant. Surtout il permet de doubler le nombre de ronds-points, chose qui n’a absolument aucun intérêt, d’où son succès qu’on comprend très bien grâce à cette vidéo promotionnelle filmée à l’heure de pointe :

Ceci n’est pas une parodie

Dans la série « y a pas de raisons que ces ronds-points n’emmerdent que nous » : 120 euros le coffret de deux DVD (et là je déconne même pas)

Le rond-point carré.

Toujours dans l’optique de combiner art et sécurité routière, on a inventé le rond-point-carré, en hommage à son illustre homonyme Raymond. Aussi appelé carré-point, il est indubitablement adapté à des véhicules au rayon de braquage moyen de 5 mètres. On attend les ronds-points triangles et croix que l’adjoint à l’urbanisme fan de PlayStation ne manquera pas de nous refourguer. En attendant quand le fameux carré-point est de grande taille comme place Sarrail à Rezé, allez comprendre que l’angle droit sur lequel vous arrivez est en réalité un giratoire. Ici on pousse même le vice, ou la performance architecturale, jusqu’à ne pas mettre l’habituel panneau bleu d’obligation de tourner à droite. Ca deviendrait dangereusement facile de conduire à Nantes.

Arrivée sur le rond-point carré de Rezé qui abrite la forêt de Rezé

Le rond-point-bouche-d’évier-entrée-de-parking

L’invention est locale pour le coup. Imaginez vous circulez à Nantes, vous vous êtes trompés de route, vous pensez faire demi-tour au rond-point suivant et vous vous retrouvez 3 mètres sous terre, au milieu de 600 autres véhicules piégés comme vous. Oui le rond-point-bouche-d’évier-entrée-de-parking est traître. Et cher pour peu vous ayez dans l’idée d’y séjourner un peu.

Le rond-point de la miséricorde

Afin de régler le chaos de la circulation des âmes au cimetière de la miséricorde on a eu l’idée d’y aménager un rond point. Un riche idée qui a permis d’éviter bien des constats à l’amiable entre corbillards. C’est aussi un peu pour ne pas dépayser les morts qui ont pour certains déjà eu à subir ce symbole intersecto-politique qu’est le giratoire avec priorité à gauche.

Rond-point de la miséricorde

Le rond-point est-il de gauche ?

Vous l’aurez remarqué, j’aime bien l’expression « vous l’aurez remarqué ». Et puisque vous l’avez déjà remarqué il n’est pas nécessaire que je vous explique que ces infamies circulatoires ont envahi les routes quand la gauche s’est emparé (définitivement ?) des institutions municipales au début des années 1980. C’est sans doute plus un calcul politique qu’un hasard. En effet en laissant la priorité au premier arrivé il s’oppose directement aux feux tricolores qui sont eux de droite car suivant la logique binaire de la priorité à l’avenue (symbole de la richesse) en lui attribuant un temps de passage plus grand qu’à la ruelle (qui symbolise ici la pauvreté). Le rond-point lui suit une logique tout autre puisqu’il est une parabole même de l’égalité (des chances de passer). Dans le milieu on considère généralement le centrisme comme un rond-point à feux tricolores, qui à la particularité de regrouper les inconvénients de la gauche et de la droite sans pour autant avoir aucun avantage. Il est d’ailleurs au moins aussi rare sur les routes qu’un député Modem à l’assemblée nationale.

L’intérêt premier de tous ces ronds-points est bien évidemment de faire tourner l’usager en bourrique et le pousser à utiliser le tramway qui lui traverse de part en part ces monuments de la ‘pataphysique moderne. En analysant les tracés des différents tramways on peut même se demander si le but n’était pas de relier un maximum de ronds-points sur la carte à l’instar des jeux d’enfants qui consistent à relier les points numérotés. Bon comme on ne voit toujours pas bien quelle figure la municipalité essaie de représenter, on attend la suite du tracé. Croix gammée ? Araignée ?

François Delarozière sur le pont

Au niveau de la variété rien à redire donc, au niveau du nombre non plus (1 rond-point français sur 30 est situé dans l’agglomération nantaise), reste un effort à faire au niveau de l’ornement qu’on verrait bien confier à François Delarozière (directeur artistique de la galerie des machines) qui s’est lancé tout récemment dans les machines tournantes. Pour cela il a déjà imaginé un mini-manège sur chaque rond-point, qui tournerait évidemment dans le sens inverse de circulation. Parce qu’on est artiste ou on ne l’est pas. Chaque rond-point serait accessible par une branche du fameux arbre à hérons, voué à terme à couvrir la totalité de l’agglomération nantaise depuis la tour de Bretagne aménagée en tronc géant. (Projet et financement encore à l’étude)