Dans les prisons de Nantes y avait un suicidé

Publié: 24 avril 2013 dans Actu
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Déjà 3 suicides en 3 semaines à la prison de Nantes

 Voila qui devrait ternir la réputation de la nouvelle prison nantaise. Voire même à plus long terme lui faire perdre une étoile au guide des prisons de France. Déjà que le restaurant était dans le viseur des critiques gastronomiques, si en plus les chambres donnent envie de se pendre c’est là un gros coup dur pour l’industrie du tourisme pénitentiaire nantais.

 D’après un informateur anonyme interne, au moins deux des trois suicidés auraient mis en cause dans une lettre (en plus de l’absence de moutarde au restaurant et des nouveaux uniformes Desigual) la décoration de leur cellule (confiée à Valérie Damidot) et plus particulièrement la couleur taupe et les stickers de barreaux marouflés aux quatre murs.

L’annonce arrive comme de par hasard au moment où la prison affiche complet et que les clients se voient obligés de dormir sur des matelas par terre.

Yann Hervé du syndicat UNFAP (DAP DAP DOU WAP) explique que la prison a « fait les frais d’un appel d’air à l’ouverture ». Ah ça les courants d’air c’est un vrai problème, surtout lorsqu’on laisse les portes ouvertes. Et puis évidemment dès qu’un établissement ouvre les clients se ruent, ne serait-ce que pour se la péter lors des dîners en ville, son ancien voisin le Radisson Blu a eu le même problème, je pense que la direction aurait largement pu l’anticiper. Aujourd’hui la structure affiche un taux de remplissage de plus de 100% à faire pâlir n’importe quel établissement hôtelier . A notre connaissance le Radisson Blu ne s’est tout de même pas abaissé à faire dormir les clients sur des matelas par terre.

Ouest-France expliquait lors de sa visite que la prison proposait des chambres simples ou doubles, avec douche et WC dans chacune d’elle. D’après le guide des prisons de France « l’endroit est sobre mais chaleureux, le personnel toujours à l’écoute bien que discret, les lieux de vie sont agréables et les draps vraiment très très solides, on pourrait même s’en servir pour déplacer des montagnes… ou des bichons (c’est des petites biches) »

« Room service ! »  © Photo PO – O.L.

Cette loi des séries est-elle un pur hasard ?

D’après mes informations les détenus auraient reçu lors d’une après-midi loisirs créatifs une succincte formation d’approche concernant les différents nœuds de marin. De là à penser ces gens suffisamment intelligents pour reproduire un nœud de chaise tout seul, c’est là un pas que je ne franchirai pas. Pensez aucun d’entre eux ne sait lacer ses chaussures.

 Il est lamentable de voir en 2013 des gens dormir à même le sol. Même en prison. Même dans la série Oz ça n’arrive jamais. Bon parfois certains se font sodomiser, crucifier, suriner MAIS TOUS LES SOIRS ILS DORMENT DANS UN VRAI LIT. Bon évidemment pour ceux qui sont toujours vivants à l’extinction des feux, ça va de soi. Ca s’appelle le respect de la dignité humaine, et croyez-moi je m’y connais j’ai moi-même eu une fois un ami sans domicile fixe.

 Application concrète d’une idée de génie

 Peut-être devrait-on sérieusement songer à la possibilité de faire dormir les détenus dans les couloirs des prisons comme aux urgences du CHU, où là soit dit en passant jamais on ne manque de lits, le problème c’est juste qu’on ne sait plus où les mettre.

 Trop de lits dans un espace exigu d’un côté, pas assez de lits dans un établissement neuf et spacieux de l’autre. Vous la voyez venir la solution géniale ?

 Il s’agirait bien entendu de combiner les deux services publics pour n’en former plus qu’un. J’appelle ça le PPP Partenariat Prison Polyclinique. Puisqu’il semble évident que ces détenus s’ennuient on leur offrirait une succincte formation d’infirmier ou d’aide soignant en échange de quoi ils dormiraient dans un vrai lit tous les soirs et on les laisserait pas mourir (sauf s’ils insistent lourdement, il ne s’agit pas de contrevenir aux droits de l’homme et du contribuable).

 Ce concept d’hôpital prison existe déjà mais il consiste à mettre des malades mentaux en prison alors que le mien consiste à mettre des prisonniers à l’hôpital. Ce qui est concrètement bien plus drôle comme concept.

Mais pas si dénué de sens puisque certains détenus disposent eux-mêmes déjà d’une solide expérience en laparotomie abdominale qu’il s’agirait – après formation continue – d’exploiter et in fine diplômer au titre de la validation des acquis de l’expérience. Dans un rôle de chirurgien. En contrepartie certains détenus (désignés démocratiquement) serviraient de sujets d’étude afin d’améliorer l’efficacité de leurs congénères qualifiés de « personnels détenus soignants ».

 

En dehors d’un léger risque que des détenus assassinent des gens malades sans défense qui n’avaient rien demandé, ce partenariat Prison-polyclinique ne possède que des avantages : égorgement, pardon désengorgement des urgences, diminution du nombre de malades, diminution du nombre de prisonniers et surtout diminution de la dépense publique. Nul doute que le gouvernement actuel sera sensible à ce dernier point, en pleine période d’austérité il serait criminel de ne pas avoir recours à des méthodes non-conformistes.

 Et laissez-moi vous dire qu’on n’est pas prêts de revoir une otite aux urgences.

 Cette proposition arrive à point nommé en plein débat sur l’euthanasie. En effet l’application pratique explicitée ci-dessus serait une bonne occasion de concilier besoins de malades en phase terminale et pulsions de meurtriers multirécidivistes. Evidemment cela nécessiterait des discussions préalables afin que les deux camps se mettent d’accord sur les dispositions pratiques telles que la durée d’agonie, le choix des armes…

 Des applications plus larges du concept

 Après cette démonstration éminemment convaincante il faudra envisager une refonte complète du service public :

–          Partenariat poste prison : des détenus trieraient et achemineraient le courrier à chaque adresse.

–          Partenariat Ecole Prison : détenus employés comme assistants d’éducation en ZEP

–          Partenariat Trésor public Prison : les détenus (les plus « convaincants ») iraient chez chaque contribuable collecter l’impôt directement à la source

Je terminerai ce billet par un peu de tendresse dans ce monde de brutes.

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