Oeuvre pérenne de Kévin, 5 ans : « Ma maison »
Fils d’architecte et de pute, lui-même très tôt passionné d’architecture, Kévin s’est fait remarquer notamment en petite section où déjà il assemblait les cubes comme personne, d’ailleurs personne n’aurait pu s’y essayer puisqu’il ne prêtait jamais ses jouets. Très tôt il critique l’aménagement de son école maternelle, notamment en cassant régulièrement des vitres et en déféquant régulièrement dans le tiroir du bureau de la maîtresse. Là où la direction de l’école « les gays pinsons » n’a vu que provocation et insolence son père a rapidement décelé du génie dans cette façon
de déstructurer l’espace et l’a initié au métier. A 2 ans et demi à peine il dessine la maison des arts de St-Herblain, acclamée par la critique, notamment en raison de son escalier toboggan. A 3 ans, à la suite d’une illumination en voyant son père utiliser un broyeur de bureau il jette sur papier les bases de ce qui deviendra l’immeuble Manny (du nom qu’il donne affectueusement à son doudou, l’éléphant de l’âge de glace, voir ci-dessous).
Il devient alors à 4 ans et demi architecte officiel de la SAMOA (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique) tout en poursuivant ses études en classe prépa (CP) à l’école élémentaire Henri Guybet de Machecoul. Si beaucoup regrettent un certain manque d’uniformité dans ses créations, ce qui peut bien sûr s’expliquer par les goûts changeants inhérents à l’âge, il n’en reste pas moins que l’île de Nantes est depuis considéré comme un laboratoire urbain et créatif pour l’architecture du XXIème siècle. Et alors qu’il est propre depuis moins d’un an il a même déjà été adopté par les locaux qui en ont fait un chevalier de l’ordre du PIPI (Parti Indépendantiste Populaire Immarcescible de l’Ile de Nantes).
Avec « ma maison », dessinée à l’origine sur le cahier grand format petits carreaux « Transformers » que sa mère lui a acheté à la rentrée 2011, il donne un nouveau sens à la fenêtre en temps qu’ouverture sur le monde. Et évidemment toujours sur la rue d’à côté. De « ma maison » pas grand-chose ne filtre sinon qu’il dit dans une interview « bien aime(r) les grands carrés mais aussi les petits ». A 5 ans aujourd’hui on le lui a prêté aucune relation sérieuse en dehors de la petite Léa, connue au square Maurice Schwob il y a 2 ans, relation vite plombée par le petit Lucas qui avait pour lui de posséder des
dragibus. Cette corruptibilité de la gent féminine sera partie prenante dans son œuvre future. D’ailleurs si Kévin n’aime pas beaucoup évoquer l’héritage de son travail, préférant souvent regarder Dora l’exploratrice sur Gulli, il faut quand même préciser que les plus grandes baies vitrées sont situées aux emplacements des salles de bains car Kévin dit « bien aimer voir des dames nues ». Qui l’en blâmerait ?
Influencé par Le Corbusier, le travail de ce fan de nutella et de Cristiano Ronaldo est volontiers inclus par les spécialistes dans un mouvement d’architecture néo-cubiste. Ceci s’explique en partie par le fait que la plupart de ses œuvres ont d’abord été esquissées sur l’écran de sa Nintendo DS avant d’être couchées sur papier par la dizaine de petites mains qui l’entourent pour l’assister dans son travail, en plus de lui donner son goûter. Bourreau de travail (il privilégie volontiers les inaugurations aux siestes de l’après-midi), sa passion des trains électriques lui a déjà permis de remporter l’appel d’offre pour la future gare de Nantes. Qui devrait recouvrer la forme de l’Opéra. Gâteau au chocolat bien connu. Les mauvaises langues disent que ses contacts noués à la crèche avec Léo Ayrault, 5 ans, petit fils de et accessoirement grand propriétaire immobilier nantais, auraient pu lui accorder un avantage pour obtenir le marché. Rien n’a pu être prouvé jusqu’ici malgré une enquête du parquet qui a été jusqu’à la perquisition de son coffre à jouet. Devant cet afflux de commandes l’entreprise familiale va devoir s’agrandir, d’après nos confrères de Ouest-France-Océan, le père de Kévin lui a déjà promis un nouveau siège social du côté de Marne-la-Vallée « quand il saura faire ses lacets tout seul ».