Archives de octobre, 2013

Laurence Garnier

Laurence Garnier, 34 ans, conseillère municipale d’opposition depuis 2008 et accessoirement collectionneuse d’éléments de langage depuis Sciences-Po « De mon mandat de conseillère municipale d’opposition j’ai retiré l’idée que les Nantais aspiraient  à une vraie vision pour leur ville, mais aussi l’importance de la rencontre avec les habitants. Il y a beaucoup de leviers à actionner, les Nantais ont besoin d’air par rapport à la chape de plomb actuelle » (media-web). Personnellement je soupçonne d’ailleurs la « vraie vision » d’être une pique directe envoyée aux binocles de Marie-Anne Montchamp mais je dois avoir les idées mal placées.

Vraie vision ou vrai vison ?

Pour ce qui est de la vision elle a tout à fait raison, personnellement j’aspire aussi à une vraie vision pour ma ville, d’ailleurs pour aller dans ce sens je pense que les fenêtres du tramway devraient être lavées plus régulièrement pour l’affiner encore davantage. Pour ce qui est des leviers à actionner, j’aurais aussi à lui proposer…

Ouh la non ce billet est en train de déraper.

L’atout de Laurence Garnier, outre une grande expérience de la défaite électorale (forcément importante dans l’optique de rassembler l’électorat UMP local) est évidemment la cuisine (mais la vraie, pas la cuisine électorale). Ainsi dans Ouest-France elle nous explique la cuisson des macarons tout en faisant de la lèche à sa belle-mère. Car oui les deux ne sont pas incompatibles. Essayez chez vous à l’occasion, si un journaliste d’Ouest-France s’égare l’air hagard par hasard dans votre cuisine.

Comme je n’aime pas parler du fond (qui ne revêt absolument aucun intérêt) je n’ai pas encore osé vous le dire mais Laurence Garnier est filloniste, oui et plus précisément issue de la mouvance pécressiste (aussi appelée la droite MILF). Et pendant son temps libre elle se laisse aller à me piquer mon boulot sur twitter

« En fait, Taubira confond les peines plancher et les plaines penchées. Le Gouvernement est sur une mauvaise pente… ».

Un seul retweet, c’est presque immérité. Ou encore celui-ci adressé à Eric Fallourd

« @eric_fallourd Fallourd = mélange de FAcile, bALLo et LOURD… ».

LOL machin tout ça. Par contre d’après ce que je vois elle doit aussi se faire escorter d’un photographe perso parce qu’elle figure étonnamment sur toutes les photos qu’elle tweete. Ou bien d’un mari. « Tiens chéri tu me prends en photo en train de serrer la main de ce gentil poissonnier », « Non attends chéri on la refait, dîtes monsieur vous pourriez faire l’effort de ne pas sourire, on a des élections à perdre nous »

Mais ne nous le cachons Laurence Garnier est avant tout une femme d’engagement, qui aime le débat :

 tweet LG

Fin du débat.

Depuis peu elle jouit même du soutien de poids de Daniel Augereau grâce à qui elle soutire encore quelques voix de la mouvance UMP « Plein les poches jusque sous les yeux » encore à majorité acquise à Marie-Anne Montchamp il y a peu. Autre soutien de poids Laurent Wauquiez aurait déclaré en juillet dernier « s’il y avait eu un vote, Laurence Garnier aurait pu l’emporter dès le premier tour ». Malheureusement avec des si on aurait aussi pu organiser des primaires à l’UMP.

L’investiture de l’UMP s’annonce donc rude. L’UMP a d’ailleurs récemment commandé un sondage IFOP où elle étudie la popularité de chacun des candidats en lice : Laurence Garnier donc, en plus de Marie-Anne Montchamp, Julien Blainvel et Sarkozy, un jeune chaton angorois (contraction de angora et hongrois) de 5 mois au potentiel viral indéniable, qui fait un carton chez les 18-34 ans. Oui car devant les déconvenues électorales régulières l’UMP a tout d’abord sondé la droite locale pour savoir s’ils étaient prêts à envisager de voter pour un animal plutôt qu’un être humain. Résultat : 13% ont répondu oui sans réserve, 32% ont répondu « oui, s’il est mignon », 36% ont répondu défavorablement et 19% se sont interrogés « c’est quoi ça comme animal le Montchamp ? C’est pas un fromage plutôt ? »

Popularité de Laurence Garnier sur les réseaux sociaux :

@LG_Nantes : 559 abonnés

@garnier2014 : 216 abonnés

Pour l’investiture aux municipales de Nantes 2014 Marie-Anne Montchamp s’est donc associée avec Michel Hunault, avocat et centriste. Les bans ont été publiés ce lundi 7 octobre. J’ai tout d’abord cherché vainement le jeu de mots Hunault – Montchamp qui justifierait une telle association. J’en ai finalement conclu qu’il s’agissait là seulement de répartir le poids d’un futur probable échec sur quatre épaules plutôt que deux.

Marie-Anne Montchamp

Double menton, doubles foyers, double candidature. Photo : Jacques Demarthon/AFP

Marie-Anne Montchamp n’est pas une inconnue, enfin plus depuis trois mois. Elle a été plusieurs fois secrétaire d’état et a aussi fait plein d’autres trucs tout aussi sympas probablement. Pour l’occasion elle est parachutée depuis Nogent-Sur-Marne, autant dire qu’elle est en sus une sportive accomplie. Mais outre le parachutisme ascensionnel, elle a aussi le poker dans le sang, en témoigne son improbable coup de bluff en juillet dernier sur sa page wikipédia s’autoproclamant candidate investie. Ai-je oublié de vous préciser qu’elle est issue de l’école Copé ?

C’est d’ailleurs sur le même site wikipédia, en parcourant la page consacrée à la ville de Nantes qu’elle est littéralement tombée amoureuse de la cité des ducs. Je situe la métamorphose entre avril et mai puisqu’en avril sur twitter elle supporte le PSG et en mai, subitement, le FC Nantes. Avec un peu de chance elle peut encore virer filloniste d’ici l’investiture.

Je vous parlais de son amour pour la cité nantaise, il transparaît notamment dans une interview qu’elle donne à media-web où elle nous fait à nous, nantais de souche, une véritable déclaration d’amour : « À Nantes il y a des droites, des opposants mais la décantation ne s’est pas faite à cause des défaites, je ne connais pas beaucoup de leaders qui voudraient y aller ». C’est vraiment gentil à vous de vous sacrifier de la sorte pour nous, pauvres gueux.

Mais attention, elle a aussi des soutiens locaux de choix tel Annick Le Ridant qui en commentaire du même article nous explique « pourquoi nous allons gagner Nantes avec Marianne ». Ce n’est pas une faute de frappe puisque répétée trois fois, non Annick Le Ridant ne sait réellement pas comment s’écrit le prénom de celle qu’elle soutient. Ou bien c’est une subtile association d’idée avec la Marianne de la république… Non on parle d’Annick Le Ridant, elle s’est forcément juste plantée.

Mais au fait qu’est ce qui a pu pousser Michel Hunault à s’associer à la candidature de l’ex-secrétaire d’état, s’interroge à juste titre le quotidien métro. Réponse : « son engagement humaniste et sa dimension nationale ».

Moi à ce moment précis j’ai une scène du film le mépris entre Bardot et Piccoli qui m’est immédiatement venue à l’esprit :

Intérieur nuit

Elle (allongée sur le lit, nue) : et mon engagement humaniste, tu l’aimes mon engagement humaniste ?

Lui : oui

Elle : Et ma dimension nationale, tu l’aimes ma dimension nationale ?

Lui : oui

Elle : doucement, pas si fort, mais tu préfères mon engagement humaniste ou ma dimension nationale ?

Lui : Mais ferme ta gueule bordel, tu vois pas qu’on m’oblige à être là !

AVERTISSEMENT : n’essayez surtout pas de draguer en boite en complimentant une jeune fille sur son « engagement humaniste » et sa « dimension nationale ». Elle risquerait de mal le prendre. Personnellement je traduis ça par « elle est sympa et grosse ». Pourquoi « dimension nationale » vous l’aviez compris comment vous ?

 Michel Hunault

Michel Hunault est un inconnu.

Notoriété twitter  de la candidature :  

@mamontchamp : 8766 abonnés

@Montchamp2014 : 369 abonnés

Faut-il en conclure que 8397 de ses abonnés ne souhaitent pas la voir remporter les municipales de Nantes ?

Sinon Marie-Anne Montchamp n’est pas seule en lice, deux autres poids lourds de l’opposition municipale comptent bien jouer les trouble-fête pour cette investiture, Laurence Garnier et Julien Blainvel que je traiterai dans ces colonnes prochainement. Si j’ai envie.

Décidément les primaires à l’UMP s’annoncent acharnées.