Archives de décembre, 2012

Alexis HK est attendu par son ingénieur du son à la caisse centrale

Alexis HK est attendu par son ingénieur du son à la caisse centrale

Dernier billet avant la fin du monde. Pas la prochaine, la suivante.

Il est l’un de ces types qui vous tient la grappe dix minutes avec moult considérations philosophico-existentielles quand vous lui demandez juste : « ça va ? ». Lui c’est Alexis HK, comme j’étais au concert et qu’il se présente lui-même comme régional de l’étape (il y ajouterait probablement troubadour ou saltimbanque), je me suis dit que j’allais vous en causer. Mais en bien pour une fois. Enfin je vais essayer.

Je dois d’abord vous parler de cet espèce de truc que j’ai vu en première partie Askehoug, si un jour Borat se lançait dans la musique on serait probablement pas très loin de ce résultat. Leur dernier album Je te tuerai un jeudi est dans les bacs. Non ce n’est pas un copy-paste-fail de ma part c’est vraiment le nom de l’album.

Pour en revenir au sujet principal, à peine moins déjanté du reste, je le présenterais comme issu de la nouvelle scène française (pas sûr que ça lui fasse plaisir), mais celle de la fin des années 90, à l’époque Lou Doillon tétait encore les seins de sa m… A l’époque où Lou Doillon mourrait de faim. Alexis HK chantait lui « c’que t’es belle quand j’ai bu » et mutilait son nom (Djoshkounian) jusqu’à n’en plus laisser que deux petites lettres. Celle du « milieu ».

Comme le faisait remarquer ma voisine de derrière Alexis HK s’était déjà produit dans cette même salle « Paul Fort – la bouche d’air » (Rayer la mention inutile) il y a quelques mois lors d’une tournée intitulée seuls à trois avec « Benoît Dorémus, très bien d’ailleurs et l’autre, le petit jeune là… » On vous laisse chercher madame, on reviendra vers vous. D’ailleurs pour l’anecdote Alexis HK était aussi en showcase à Leclerc Paridis en septembre dernier pour la promotion de son album. J’y étais aussi, mais pas pour ma promo, pour de la litière pour chat. Oui j’assume parfaitement cette avalanche de pour.

Nouvelle scène française oui mais qui ne ressemblerait à rien de connu, d’ailleurs si je devais citer des influences – comme il est de bon ton de le faire dans toute critique musicale qui se respecte – elles seraient probablement toutes mortes, ou moches, voire les deux en même temps, ce qui viendrait noircir inutilement cet éloge non funèbre. Il serait d’ailleurs sans doute plus approprié d’accoler cette couleur à l’humour du ménestrel susmentionné. Celui-ci, grâce à une plume plus acerbe qu’un musulman kosovar inscrit son tour de chants au sein de thèmes aussi variés que les pompes funèbres, le lancer de nains, la mafia, la presse people, la dérive guerrière du moyen-âge, le catch, la politique… On ne serait même pas étonnés si on nous disait que certains textes étaient signés Henri Guaino.

Prenez le tout et mixez le avec une fausse nonchalance mais vraie impertinence, qui le pousse notamment à donner une note à son public, qui reprend pourtant de bonne grâce et en chœur Wapidam pam papwé, zipam pam pam zpam papwé… RENAN LUCE ! Merci madame mais ça ne se fait pas d’interrompre les gens au beau milieu d’un paragraphe, d’autant qu’on avait tous déjà trouvé hein je vous ferais dire.

Connasse !

Je sais même plus ou j’en suis moi maintenant oui voila zpam papwé, pourquoi je parlais de ça moi d’ailleurs. Bon bref tout ça pour dire que les textes sont au moins aussi ciselés et brillants que… ben un autre truc qui serait ciselé et brillant. Ajoutez à ça de vraies bonnes mélodies et des musicos presque pas homosexuels : Serge Lama, Hervé Vilard, un batteur qui ne ressemble à rien et un Dick Rivers peroxydé – équipé de lunettes de soleil collection Bernadette Chirac 1987 – aussi à l’aise au clavier, à l’accordéon ou à la harpe que ma main avec ma bite. Le parti pris artistique de recruter ses musiciens dans une école de sosies reste toutefois relativement discutable.

S’il a un physique à la Bertrand Cantat, la musique d’Alexis HK est toutefois moins rock, le style moins « punchy » et surtout il se trimballe une compagne qui file vachement moins d’envies de meurtre. Liz Cherhal, pour ne pas la nommer, une des rares chanteuses sans réelle ambition dont les dents rayent pourtant le parquet. Ah non j’avais dit pas le physique. Non je l’ai pas dit ? Me connaissant c’est sans doute pas un oubli. D’ailleurs j’aurais encore deux ou trois remarques à faire sur les coupes de cheveux et tenues des musicos.

Le dernier album « le dernier présent » traite parait-il de la fin du monde, c’est pas aussi évident à l’écoute, on y voit plutôt une succession de belles chansons agrémentées de jolis mots compliqués qui, quand on les acolle, ne veulent pourtant globalement rien dire du tout si on ne vous donne pas le thème de la chanson à l’avance. On y distingue toutefois par ci par là références historiques et cinématographiques. Reste que sur scène ça fonctionne sans problème, le talent créatif est là, même foutraque. Oui j’aime bien cet adjectif.  Attention l’express souligne quand même que « les arrangements sont souvent trop classiques pour emporter tout à fait l’adhésion ». C’est justement ce que je disais  la semaine dernière à Jean-François Copé.

Reste qu’en fin de concert, deux rappels et une standing ovation et demi plus tard, le sourire est sur toutes les lèvres, avec un tel don pour la scène difficile de ne pas « emporter l’adhésion » d’un public au moins aussi hétéroclite qu’hétérosexuel et malgré une prestation qui va de charisme en Si-La sur le plan humoristique. Oui je savais que j’aurais dû m’arrêter au dernier paragraphe. A noter quand même pour le côté informatif que l’album d’Alexis HK « le dernier présent » est présélectionné pour être nominé aux victoires de la musique. On ne peut que lui souhaiter que Pascal Obispo soit nommé dans la même catégorie.

PS : A la fin du concert l’arbitre a rédigé un rapport pour insolence du public. On attend les conclusions de la commission de discipline mais les prochains concerts d’Alexis HK pourraient se dérouler à huis-clos.

Bonus :

Nantes Passion - Décembre 2012Vous êtes nombreux à ne pas m’avoir demandé de consacrer un article à cette fameuse revue que personne ne lit mais que pourtant tout le monde achète : le magazine de l’information municipale Nantes Passion. Voila pourquoi je me trouve dans l’obligation de combler aujourd’hui ce manque de manque en vous présentant dans le détail l’édition de décembre, arrivée dans votre boîte à lettres entre une pub kiabi et le dernier numéro de votre magazine légendes de chats.

Vous n’avez pas pu passer à côté à moins que vous n’ayez eu l’outrecuidance d’apposer un désinvolte et impersonnel panonceau « stop pub » sur votre boîte à lettres. Ou « boite à malle » comme on dit au Québec. Ah oui j’ai oublié de le préciser, je sais dire boîte à lettres dans 82 langues. C’est mon talent inutile à moi. Mais pour en revenir au sujet qui nous réunit en ce lieu et pour la bonne compréhension de la suite je vous demanderais d’avoir sous les yeux votre exemplaire personnel qui se trouve probablement au fond de votre réceptacle à ordures ménagères. Si l’on considère que ce numéro a été tiré à 189 500 exemplaires il y en a forcément au moins un pour vous. Pis je peux pas vous prêter le mien il est déjà classé dans sa reliure en cuir.

En une ce mois-ci une enquête « Comment Nantes devient moins gourmande en énergie », elle est illustrée d’un photo montage qui regroupe (habilement) un tournesol, deux coquelicots, divers bâtiments, deux éoliennes, trois lampadaires, un oiseau, un fil à linge, une coccinelle et une dame qui fait du vélo sur un nuage. Dès l’édito le maire Patrick Rimbert nous annonce que « la transition énergétique façonne la ville de demain ». Alors au passage si quelqu’un la voit et pouvait lui dire, à la transition énergétique, que le trottoir en bas de chez moi est complètement défoncé, ce serait sympa merci.

Après un subtil retour en images sur les faits marquants de 2012, Nantes passion nous présente François Grether, urbaniste, Ahmed Arabi, chauve, Franck Pindeler, champion de roller, Patricia Teglia, attaché de presse mais cette gourde préfère « développeuse de talents », Jean-Marc Ferry, arrière petit neveu de, et enfin Christelle Barré, lesbienne refoulée pratiquant  la marche athlétique. Moi sexiste ? N’importe quoi j’étais assis à côté d’une fille pendant toute ma classe de CM2 [Mode Nadine Morano Off]

Page suivante un concours est lancé pour trouver un nom à la nouvelle monnaie locale nantaise, quatre critères sont en jeu : originalité, créativité, pertinence et sonorité. Mais apparemment rien à gagner, tu parles d’une arnaque. Moi je propose le rot, ça répond à tous les critères, surtout la sonorité. Déjà qu’une monnaie parallèle c’est nul comme idée mais ajoutez à ça le bruit et l’odeur…

On apprend ensuite que la piste cyclable géante du cours des 50 otages pourrait servir ponctuellement de piste d’atterrissage pour jets privés et ainsi desservir plus efficacement les différents hôtels de luxe à proximité. Non là je déconne hein. Mais ça aurait pu.

Cherchez l'intrus

Cherchez l’intrus

Page 18 un focus sur la ligne chronobus C7 et la station souillarderie qui est devenue « un vrai pôle d’échanges », il faut sans doute comprendre « haut lieu du trafic de drogue ». On nous informe également que « de la porte de Sainte-Luce jusqu’à l’entrée de Sainte-Luce-sur-Loire, le chronobus circulera sur son site propre » si vous avez compris cette phrase merci de me le signaler en commentaire.

A l’école de design on travaille sur l’adaptation des commerces aux handicapés notamment chez le fleuriste où il s’agit de réduire le bruit du papier d’emballage, véritable fléau de ce début de XXIème siècle. Tiens en parlant de fléau, Nantes Passion revient aussi notamment sur l’aménagement de l’ancien palais de justice car d’après le directeur de l’établissement « C’est la première fois qu’un palais de justice du XIXème siècle est reconverti en établissement hôtelier ». C’est vrai il faut le reconnaître. La plupart des autres palais de justice du XIXème siècle sont encore aujourd’hui utilisés comme palais de justice, c’est assez incompréhensible d’ailleurs. Bon disons-le tout net Nantes Passion est bien plus enthousiaste que moi sur cette reconversion car évidemment il « contribuera à promouvoir la destination nantaise à l’international ».

A Nantes bientôt on viendra visiter les hôtels et on dormira dans les musées.

ça s'annonce prometteur l'Open Data à Nantes

ça s’annonce prometteur l’Open Data à Nantes

Point route : en décembre la circulation dans les rues : Piron, De Lattre de Tassigny, Racine, Corneille, Molière, Babin-Chevaye, Jules-Sébilleau et Célestin-Freinet sera quelque peu lunatique.

Je passe sur l’expression des oppositions qui ne sert absolument à rien, fidèle à son habitude, et j’en viens à ce dossier écologie qui n’en revêt finalement pas beaucoup plus d’intérêt, tout du moins humoristique, contrairement à la promesse du montage en couv’. Non en réalité le plus savoureux dans ce genre de magazines institutionnels c’est finalement les mises en scène sur les photos, vraiment pas naturelles du tout, comme celle illustrant l’article sur les soins palliatifs page 31 (voir ci-dessous) au moins digne de la Cène de De Vinci. On parle de fin de vie et tout le monde se fend la poire sur la photo. Normal. Bon le plus inquiétant c’est quand même que tous ces bénévoles de la JALMALV (Jusqu’à la mort accompagner la vie), malgré leur grand sourire semblent eux-mêmes plus proches de la fin que du début. C’est un peu comme si on confiait les soins des handicapés mentaux à d’autres handicapés mentaux. Bon en même temps ils savent de quoi ils parlent.

Reconstitution de La Cène (Léonard de Vinci) Page 31

Reconstitution de La Cène (Léonard de Vinci) Page 31

Dans la rubrique « vie de quartier » on nous présente des initiatives prises dans chacun des quartiers nantais, moi je vous retranscris ça un peu pêle-mêle. Xavier Mary, coiffeur, est né dans un bac à shampoing. Annick Soret, 70 ans, a une vie passionnante, excessivement riche. Les vestiaires et toilettes du gymnase Malakoff IV ont été rénovées, si vous passez dans le coin n’hésitez pas à venir y faire un petit caca. Au gymnase Jean-Zay la boxe a trouvé depuis 2009 un nouveau lieu d’attache. La marche nordique se pratique avec des bâtons sur des chemins de randonnée (ça a son importance vus le comprendrez par la suite). C’est à St-Joseph-de-Porterie que les plus anciennes traces d’occupations humaines à Nantes ont été trouvées. Elles remontent à 500 av J.C. Du côté du quartier St-Félix un « lieu d’émulation et de dynamisation » vient d’ouvrir pour les femmes. Non pas une nouvelle salle de fitness mais juste une asso d’aide à l’emploi, désolé de vous décevoir mesdames. Au 60 Bottière on pratique le recyclage de PC (et le théâtre si j’en juge la photo ci-dessous). Sur l’île de Nantes comme on s’ennuie un peu on intègre des migrants africains (photo ci-dessus) et à l’EPHAD de Bréa on stimule les résidents avec pour objectifs « le plaisir, la valorisation de soi, la communication et la motricité fine » Et tout ça rien qu’avec des chiens. Bon courage hein.

Un peu plus droite la pancarte les deux au fond

Un peu plus droite la pancarte les deux au fond

Je fais l’impasse sur le TNT, Nantado, le slam, la dancing box, Atlantide, les échanges culturels nanto-rennais, les géants royal de luxe (fabriqués en peuplier et tilleul pour info). Sinon, sur deux pages Loïc Abed-Denesle nous raconte 2000 ans d’histoire des vignes de Nantes. Passionnant, même s’il a oublié honteusement de mentionner les célèbres vignes du Bouffay. Viennent ensuite les classiques agendas et pages découvertes qui détaillent les rendez-vous à venir. J’ai personnellement supposé que quand il n’y a pas indiqué « entrée libre » il faut s’acquitter de quelques piécettes à l’entrée, ou kilos de piécettes pour ce qui est du spectacle de Nicolas Canteloup. A vérifier. Mes conseils : « l’odyssée pour une tasse de thé » à la salle Vasse, « dommage qu’elle soit une putain » au grand T, « Ma tata, mon pingouin, Gérard et les autres » à la bouche d’air, « éloge du poil » à Onyx, « Momo et le syndrôme du chat » au TNT. Spectacles qui ont – de loin – les noms les plus marrants.

La marche nordique sur piste

La marche nordique sur piste, une curiosité locale (page 41)

Bon après m’être coltiné avoir lu tout ça je peux faire un bilan et je suis désormais en mesure d’affirmer que Nantes est l’une des premières villes françaises en matière :

  • d’écologie « Un des trois plus grands réseaux de chaleur de France » p3
  • de roller de vitesse « champion de France dans la catégorie masters (ex-vétérans) »
  • de marche athlétique féminine « championne de France 2012 sur 3000 mètres et seconde sur 20km» p12
  • de M.I.N. « 1er marché de gros en province et second en France après Rungis » p13
  • d’antennes-relais « Nantes a été la première ville à signer une charte avec les opérateurs de téléphonie mobile en 2002 »
  • de web « Nantes est comptée parmi les premières villes françaises pour le web » p32
  • de location de vélos « Nantes dans le trio de tête des villes françaises » p16
  • de location de vélos pliants « service inédit en France » p16
  • de palais de justice qui se transforment en hôtels « première fois en Europe » p21
  • de photovoltaïque « c’est l’un des programmes les plus ambitieux au niveau national » p25
  • d’open data « une première en France » p32
  • de boxe « deux jeunes champions de France » p40
  • de slam « les champions de France sont nantais » p46
  • de vin au XVIIème siècle « place forte du commerce vinicole » p51

et sur les soins palliatifs et la prévention des troubles visuels chez les tout-petits on est vraiment pas mal du tout aussi. Par contre sur tout le reste on relâche pas les efforts hein les gens. Merci d’avance.

Cette ville se porte beaucoup trop bien, c’en est même indécent moi je trouve dans ce contexte de crise. Ou alors la rédaction de ce magazine est infiltré par le lobby des gens qui sourient. Lobby qui – dois-je le rappeler – gangrène déjà les rédactions de Nantes métropole magazine, Loire Atlantique magazine et Pays de la Loire magazine.

Il va finir par devenir trop petit cet aéroport

Il va finir par devenir trop petit cet aéroport, vous l’aurez lu ici en premier

 

Meuh oui t'es un gentil chien-chien tu vas me la ramener ma valorisation de moi

Meuh oui t’es un gentil chien-chien tu vas me la ramener ma valorisation de moi

Alors que l’hôtel, pardon le PÂLÂCE Radisson Blu vient d’ouvrir, pardon d’être INAUGÛRÉ. Bon d’accord j’arrête je fais super mal l’accent snob. Surtout à l’écrit. 142 chambres, dont 20 suites ne sont pas de trop quand on porte un nom d’actrice porno américaine. Tout ça est casé dans l’ancien palais de justice, plus d’aucune utilité depuis que la criminalité a été récemment interdite à Nantes. Non bon d’accord depuis qu’il a déménagé dans un nouvel édifice (nouvel – Jean Nouvel vous l’avez ?).

Je suis bien d’accord avec vous, le niveau général de ce billet est simplement consternant. D’ailleurs ce blog aurait dû s’appeler « consternantes » en y réfléchissant bien. Bref.

D’après le promoteur Immobilier Altarea Cogedim (qui lui possède bien un nom de promoteur immobilier, ou d’actrice porno mais roumaine alors) : « La transformation d’un palais de justice du XIXe siècle en hôtel, avec une certification haute qualité environnemental, associé à un centre culturel, est une première en Europe » Le genre de phrases que je ne conseille généralement de n’utiliser qu’en suppositoire. Mais après tout on est dans un palais de justice il fallait bien donner la parole à la défense. Rappelons au passage par pur souci de précision que le Radisson Blu appartient au groupe Rezidor, propriétaire de 430 hôtels dans 70 pays et qui lui-même est une évolution Pokémon du groupe Razor.

Salle des pains perdus

Les projets d’hôtels 4 étoiles prolifèrent à Nantes depuis quelque temps, toujours sous l’égide du désormais célèbre Comité Nantais pour l’Urbanisme Loufoque (CNUL). Et cette fois-ci le comité a eu la main lourde, ainsi un ancien palais de justice et une ancienne chapelle ont été ses victimes expiatoires et accueillent depuis peu le Radisson Blu et le Sozo. On attend le Okko pour 2013. Oui car le nom de l’hôtel doit bien évidemment être ridicule pour aller de pair avec le projet.

Avant ces projets le CNUL avait déjà affiné sa carte de visite en transformant le stade Marcel-Saupin, en hôtel toujours pour faire original. Et faire chier son monde. Bon ils ont été sympas ils ont laissé la pelouse et une tribune. Je ne me lancerai pas dans la description de ce qu’est devenu ce lieu, description qui n’éviterait sans doute pas quelques mots orduriers et autres références ValérieDamidotesques. Ce pauvre vieux stade aura au moins autant morflé que marouflé. Pour situer un petit peu quand même, une des 4 tribunes est devenue rien de moins qu’une butte de terre. Franchement même sous un angle artistique, on a beau se creuser la tête… Il eut fallu la surmonter d’une croix « ici gisent les bonnes idées de réaménagement du stade Marcel Saupin » Pour ce qui est de l’aura de tous ces lieux, on correctionne plus : on dynamite, on disperse, on ventile.

Trempolino

Trempolino le chat

Le prix s’oublie, malheureusement la qualité reste

Il n’y a pas si longtemps on a aussi eu le privilège de voir un blockhaus se transformer en divers studios d’enregistrement (Trempolino). Comme on ne trouvait pas ça encore suffisamment saugrenu, au comité on s’est dit qu’on allait y faire peindre un chat géant et hisser un bus à 5 mètres de haut. La séance de travail s’est heureusement interrompue au moment où il a été question de repeindre le tout en rose fuchsia. A cause qu’y avait camping paradis à la télé.

A Nantes on a plutôt l’habitude de la transformation d’anciens sites industriels en sites culturels : les nefs, hangar à bananes, lieu unique… Dommage que personne n’ait eu l’idée de faire l’inverse, juste une fois, pour voir ce que ça donnerait. Et, parce qu’il faut bien alimenter le marché de la restructuration urbaine, parfois on doit déplacer des trucs, oh pas grand chose : un hôpital par ci, un aéroport par là. Ici on transforme le cours des 50 otages en piste cyclable géante, là on transforme le musée Dobrée en musée des projets d’aménagement du musée Dobrée. Tiens ce serait pas cool de déplacer la gare de 500 mètres ? Allez Banco Coco !

–          Et on en fait quoi de l’ancien C.H.U. ? Et l’ancienne prison ?

–          Ben comme d’hab’ des hôtels de luxe pourquoi ?

–          Mais les clients ils ne vont pas finir par voir qu’on se fout de leur gueule un peu ?

–          Penses-tu !

Le lieu Unique, ancienne usine LU

Le lieu Unique, ancienne usine LU

Si l’on en juge les projets en cours il semble que l’agglomération soit amenée à accueillir une palanquée de gens riches dans un futur très proche. On ne sait pas encore trop comment ni pourquoi on va les faire venir mais ce qui est sûr c’est que tout sera prêt. Ce n’est pas les idées créatives qui manquent à Nantes, enfin en matière d’hôtellerie tout du moins. On a déjà eu droit à la villa hamster, où l’on pouvait passer une nuit en cage, la villa déchets, pour dormir dans une poubelle géante, la chambre au-dessus de la fontaine de la place royale, à ce jour toujours inexpliquée, le convivial camping au pied de la butte Ste-Anne, à deux pas du centre-ville. La dernière lubie en date consiste à transformer un champ de patates en aéroport. Pour ce qui est de l’actuel, d’aéroport, par contre, il n’est fait mention nulle part d’un futur réaménagement de type champ de patates, bizarrement. En même temps on n’est plus à un hôtel de luxe près maintenant.

Le comité d’urbanisme loufoque a encore de beaux jours devant lui, dans les milieux autorisés on se prend à s’étonner qu’il n’ait pas encore trouvé une bien meilleure utilité à la Beaujoire ou au pont de Cheviré, enfin une utilité plus en rapport avec les aspirations boboïsantes locales évidemment. Baignoire géante  remplie de champagne ? Piste d’atterrissage pour jets privés ? Les cons ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnaît. Ça et le cigare au bord des lèvres.