Archives de la catégorie ‘Culture’

On se souvient qu’il n’y a pas si longtemps déjà Royal De Luxe avait voulu attaquer Coca-Cola, non pas pour très mal l’accompagner gustativement parlant mais pour avoir osé utiliser un père noël géant dans une pub. Les juristes de la firme américaine avaient sans doute omis de jeter un œil à ce brevet (27B-6) détenu par Royal de Luxe concernant le gigantisme qui en fait l’unique possesseur légal de personnages de plus de 3 mètres de haut existants dans le monde, l’univers, l’infini et au-delààààààà !

Qu’est ce qu’il faut pas inventer pour faire le Buzz !

Jean-Luc Courcoult, son directeur, lui-même plagiat orangé de Michou, s’explique  « Nos Géants appartiennent à un monde poétique. Ils sont en dehors des circuits de la consommation, de la publicité. » Mais bon en même temps « Nous n’avons rien contre le monde de l’argent » Le contribuable-mécène nantais approuve this message.

Scène de boucherie ordinaire (Rue de la chute)

Scène de boucherie ordinaire (Rue de la chute)

Maheureusement cela risque d’établir un dangereux précédent, ainsi la compagnie des ours polaires d’Océanopolis se cherche un avocat en ce moment même afin d’attaquer la même firme américaine, arguant notamment du fait que les enfants ne leur jettent plus de poissons mais des cannettes de Coca avec lesquelles – faute de système de préhension sur leurs papattes – ils ne peuvent même pas se désaltérer. Un deuxième procès impliquant Dieu est aussi à l’étude pour ce dernier contretemps.

Mais je vois dans vos yeux qu’en ce moment vous vous interrogez sur le rapport entre Quentin Tarantino et Royal de Luxe. Moi de même, pourquoi croyez-vous que je meuble depuis 5 minutes ?

Plus sérieusement il faut bien l’avouer le dernier film de Quentin Tarantino Django Unchained n’est qu’une évidente pale copie de la pièce Rue de la chute écrite et mise en scène par le gourou Jean-Luc Courcoult. Cette même pièce dont j’avais fait une critique dithyrambique ici-même (dithyrambique ça veut juste dire que je lui ai pas chié dessus)

Quentin Tarantino est déjà connu pour avoir industrialisé le plagiat dans le cinéma, dans chacun de ses films il enchaîne les usurpations tels un décathlonien les épreuves. D’ailleurs dans le milieu on l’appelle Christian Plagiat [silence gêné]. Bientôt il va finir par se piquer ses propres idées en regardant ses vieux films.

Et avec ceci ce sera tout ? (Rue de la chute)

Et avec ceci ce sera tout ? (Rue de la chute)

Outre leur goût commun pour la mort, les gens morts, les chevaux morts, les personnages excentriques morts, les explosions qui font des morts et tout ce qui peut mourir d’une manière ou d’une autre (avec plein de sang), les deux ont une très légère tendance à l’exagération. Tarantino ne veut-il pas dire « tartine » en espagnol ? Hein ? Non ? Et bien laissez-moi vous dire que c’est une erreur. Coïncidence « Courcoult » veut aussi dire « tartine », mais en swahili ancien. Et aussi « petite bite » en néo-araméen-oriental  mais cela n’est absolument pas le propos ici.

Voltaire n’a-t-il pas dit que « l’exagération est au talent ce que la confiture est à la tartine » ? Hein ? Non ? Et bien décidément… N’empêche, moins on a de talent et plus on se sent obligé de l’étaler, comme la confiture. Ou alors c’était la culture ? Bref, à ce moment précis je me demande bien ou je veux en venir, ne serait-ce pas mon subconscient qui sent l’heure du petit-déjeuner approcher ?

Celui-ci me signale également à votre endroit (oui parce qu’il ne pense pas qu’à bouffer non plus) que Tarantino et Courcoult cautionnent tous les deux l’utilisation de la personne humaine comme denrée alimentaire, le premier comme nourriture pour chiens, le second, plus classieux, préfère, lui, servir le jambon de quadriceps fémoral directement dans l’assiette de ses congénères au restaurant.

 

 

Au rayon des points communs chez ces deux étrons libres de l’art j’ajouterais le goût pour la légende, les dialogues ciselés, l’absurde, le sang dégoulinant, les explosions, les personnages hauts en couleur et le narcissisme exacerbé (du latin exacerbare littéralement « qui sort du cul de Cerbère »). Ceci dit Jean-Luc Courcoult n’est tout de même pas allé jusqu’à se faire exploser sur scène comme Tarantino à l’écran dans son dernier opus. Je vois d’ici votre mine déçue. Et non ce n’est pas encore l’année prochaine que vos impôts locaux vont désenfler.

Jean Blaise, lui, en sa qualité d’inspecteur des travaux finis de la culture nantaise aurait d’ores et déjà pris position dans cette joute judiciaire à venir opposant Courcoult à Tarantino. Il a choisi la brouette thaïlandaise.

Pascal Victor / ArtComArt

Notez que ledit Jean Blaise interviendra également comme témoin dans une autre affaire, opposant celle-ci Jean-Luc Courcoult à Micheline Bourdon, quinquagénaire dont le quinquisaïeul fut le créateur du célèbre théâtre guignol au XIXème siècle. Jean-Luc Courcoult et sa compagnie de marionnettistes de géants de rue prétendent qu’il s’agit là d’un plagiat rétroactif manifeste. Gnafron et gendarme seront aussi appelés à la barre comme témoins.

Jean-Luc Courcoult, qui vient d’être décoré (comme s’il ne l’était pas déjà suffisamment en temps normal) de l’insigne de chevalier des arts et des lettres, est donc en ce moment sur tous les fronts puisqu’on parle d’une possible présence de sa compagnie sur les champs Elysées pour le défilé militaire du 14 juillet 2014. Les techniciens de la troupe planchent en ce moment même sur la fabrication d’une adaptation pour les géants d’un char Leclerc, d’une cinquantaine de mètres de long environ.

Tu fais un spectacle et t’as pas de géants ? Non mais Ayrault quoi !

Alexis HK est attendu par son ingénieur du son à la caisse centrale

Alexis HK est attendu par son ingénieur du son à la caisse centrale

Dernier billet avant la fin du monde. Pas la prochaine, la suivante.

Il est l’un de ces types qui vous tient la grappe dix minutes avec moult considérations philosophico-existentielles quand vous lui demandez juste : « ça va ? ». Lui c’est Alexis HK, comme j’étais au concert et qu’il se présente lui-même comme régional de l’étape (il y ajouterait probablement troubadour ou saltimbanque), je me suis dit que j’allais vous en causer. Mais en bien pour une fois. Enfin je vais essayer.

Je dois d’abord vous parler de cet espèce de truc que j’ai vu en première partie Askehoug, si un jour Borat se lançait dans la musique on serait probablement pas très loin de ce résultat. Leur dernier album Je te tuerai un jeudi est dans les bacs. Non ce n’est pas un copy-paste-fail de ma part c’est vraiment le nom de l’album.

Pour en revenir au sujet principal, à peine moins déjanté du reste, je le présenterais comme issu de la nouvelle scène française (pas sûr que ça lui fasse plaisir), mais celle de la fin des années 90, à l’époque Lou Doillon tétait encore les seins de sa m… A l’époque où Lou Doillon mourrait de faim. Alexis HK chantait lui « c’que t’es belle quand j’ai bu » et mutilait son nom (Djoshkounian) jusqu’à n’en plus laisser que deux petites lettres. Celle du « milieu ».

Comme le faisait remarquer ma voisine de derrière Alexis HK s’était déjà produit dans cette même salle « Paul Fort – la bouche d’air » (Rayer la mention inutile) il y a quelques mois lors d’une tournée intitulée seuls à trois avec « Benoît Dorémus, très bien d’ailleurs et l’autre, le petit jeune là… » On vous laisse chercher madame, on reviendra vers vous. D’ailleurs pour l’anecdote Alexis HK était aussi en showcase à Leclerc Paridis en septembre dernier pour la promotion de son album. J’y étais aussi, mais pas pour ma promo, pour de la litière pour chat. Oui j’assume parfaitement cette avalanche de pour.

Nouvelle scène française oui mais qui ne ressemblerait à rien de connu, d’ailleurs si je devais citer des influences – comme il est de bon ton de le faire dans toute critique musicale qui se respecte – elles seraient probablement toutes mortes, ou moches, voire les deux en même temps, ce qui viendrait noircir inutilement cet éloge non funèbre. Il serait d’ailleurs sans doute plus approprié d’accoler cette couleur à l’humour du ménestrel susmentionné. Celui-ci, grâce à une plume plus acerbe qu’un musulman kosovar inscrit son tour de chants au sein de thèmes aussi variés que les pompes funèbres, le lancer de nains, la mafia, la presse people, la dérive guerrière du moyen-âge, le catch, la politique… On ne serait même pas étonnés si on nous disait que certains textes étaient signés Henri Guaino.

Prenez le tout et mixez le avec une fausse nonchalance mais vraie impertinence, qui le pousse notamment à donner une note à son public, qui reprend pourtant de bonne grâce et en chœur Wapidam pam papwé, zipam pam pam zpam papwé… RENAN LUCE ! Merci madame mais ça ne se fait pas d’interrompre les gens au beau milieu d’un paragraphe, d’autant qu’on avait tous déjà trouvé hein je vous ferais dire.

Connasse !

Je sais même plus ou j’en suis moi maintenant oui voila zpam papwé, pourquoi je parlais de ça moi d’ailleurs. Bon bref tout ça pour dire que les textes sont au moins aussi ciselés et brillants que… ben un autre truc qui serait ciselé et brillant. Ajoutez à ça de vraies bonnes mélodies et des musicos presque pas homosexuels : Serge Lama, Hervé Vilard, un batteur qui ne ressemble à rien et un Dick Rivers peroxydé – équipé de lunettes de soleil collection Bernadette Chirac 1987 – aussi à l’aise au clavier, à l’accordéon ou à la harpe que ma main avec ma bite. Le parti pris artistique de recruter ses musiciens dans une école de sosies reste toutefois relativement discutable.

S’il a un physique à la Bertrand Cantat, la musique d’Alexis HK est toutefois moins rock, le style moins « punchy » et surtout il se trimballe une compagne qui file vachement moins d’envies de meurtre. Liz Cherhal, pour ne pas la nommer, une des rares chanteuses sans réelle ambition dont les dents rayent pourtant le parquet. Ah non j’avais dit pas le physique. Non je l’ai pas dit ? Me connaissant c’est sans doute pas un oubli. D’ailleurs j’aurais encore deux ou trois remarques à faire sur les coupes de cheveux et tenues des musicos.

Le dernier album « le dernier présent » traite parait-il de la fin du monde, c’est pas aussi évident à l’écoute, on y voit plutôt une succession de belles chansons agrémentées de jolis mots compliqués qui, quand on les acolle, ne veulent pourtant globalement rien dire du tout si on ne vous donne pas le thème de la chanson à l’avance. On y distingue toutefois par ci par là références historiques et cinématographiques. Reste que sur scène ça fonctionne sans problème, le talent créatif est là, même foutraque. Oui j’aime bien cet adjectif.  Attention l’express souligne quand même que « les arrangements sont souvent trop classiques pour emporter tout à fait l’adhésion ». C’est justement ce que je disais  la semaine dernière à Jean-François Copé.

Reste qu’en fin de concert, deux rappels et une standing ovation et demi plus tard, le sourire est sur toutes les lèvres, avec un tel don pour la scène difficile de ne pas « emporter l’adhésion » d’un public au moins aussi hétéroclite qu’hétérosexuel et malgré une prestation qui va de charisme en Si-La sur le plan humoristique. Oui je savais que j’aurais dû m’arrêter au dernier paragraphe. A noter quand même pour le côté informatif que l’album d’Alexis HK « le dernier présent » est présélectionné pour être nominé aux victoires de la musique. On ne peut que lui souhaiter que Pascal Obispo soit nommé dans la même catégorie.

PS : A la fin du concert l’arbitre a rédigé un rapport pour insolence du public. On attend les conclusions de la commission de discipline mais les prochains concerts d’Alexis HK pourraient se dérouler à huis-clos.

Bonus :

Oeuvre pérenne de Kévin, 5 ans : « Ma maison » 

Oeuvre « Ma maison » par Kévin

Fils d’architecte et de pute, lui-même très tôt passionné d’architecture, Kévin s’est fait remarquer notamment en petite section où déjà il assemblait les cubes comme personne, d’ailleurs personne n’aurait pu s’y essayer puisqu’il ne prêtait jamais ses jouets. Très tôt il critique l’aménagement de son école maternelle, notamment en cassant régulièrement des vitres et en déféquant régulièrement dans le tiroir du bureau de la maîtresse. Là où la direction de l’école « les gays pinsons » n’a vu que provocation et insolence son père a rapidement décelé du génie dans cette façon

Maison des arts, St-Herblain

de déstructurer l’espace et l’a initié au métier. A 2 ans et demi à peine il dessine la maison des arts de St-Herblain, acclamée par la critique, notamment en raison de son escalier toboggan. A 3 ans, à la suite d’une illumination en voyant son père utiliser un broyeur de bureau il jette sur papier les bases de ce qui deviendra l’immeuble Manny (du nom qu’il donne affectueusement à son doudou, l’éléphant de l’âge de glace, voir ci-dessous).

Il devient alors à 4 ans et demi architecte officiel de la SAMOA (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique) tout en poursuivant ses études en classe prépa (CP) à l’école élémentaire Henri Guybet de Machecoul. Si beaucoup regrettent un certain manque d’uniformité dans ses créations, ce qui peut bien sûr s’expliquer par les goûts changeants inhérents à l’âge, il n’en reste pas moins que l’île de Nantes est depuis considéré comme un laboratoire urbain et créatif pour l’architecture du XXIème siècle. Et alors qu’il est propre depuis moins d’un an il a même déjà été adopté par les locaux qui en ont fait un chevalier de l’ordre du PIPI (Parti Indépendantiste Populaire Immarcescible de l’Ile de Nantes).

Avec « ma maison », dessinée à l’origine sur le cahier grand format petits carreaux « Transformers » que sa mère lui a acheté à la rentrée 2011, il donne un nouveau sens à la fenêtre en temps qu’ouverture sur le monde. Et évidemment toujours sur la rue d’à côté. De « ma maison » pas grand-chose ne filtre sinon qu’il dit dans une interview  « bien aime(r) les grands carrés mais aussi les petits ». A 5 ans aujourd’hui on le lui a prêté aucune relation sérieuse en dehors de la petite Léa, connue au square Maurice Schwob il y a 2 ans, relation vite plombée par le petit Lucas qui avait pour lui de posséder des

Immeuble Manny sur l’Ile de Nantes

dragibus. Cette corruptibilité de la gent féminine sera partie prenante dans son œuvre future. D’ailleurs si Kévin n’aime pas beaucoup évoquer l’héritage de son travail, préférant souvent regarder Dora l’exploratrice sur Gulli, il faut quand même préciser que les plus grandes baies vitrées sont situées aux emplacements des salles de bains car  Kévin dit « bien aimer voir des dames nues ». Qui l’en blâmerait ?

Influencé par Le Corbusier, le travail de ce fan de nutella et de Cristiano Ronaldo est volontiers inclus par les spécialistes dans un mouvement d’architecture néo-cubiste. Ceci s’explique en partie par le fait que la plupart de ses œuvres ont d’abord été esquissées sur l’écran de sa Nintendo DS avant d’être couchées sur papier par la dizaine de petites mains qui l’entourent pour l’assister dans son travail, en plus de lui donner son goûter. Bourreau de travail (il privilégie volontiers les inaugurations aux siestes de l’après-midi), sa passion des trains électriques lui a déjà permis de remporter l’appel d’offre pour la future gare de Nantes. Qui devrait recouvrer la forme de l’Opéra. Gâteau au chocolat bien connu. Les mauvaises langues disent que ses contacts noués à la crèche avec Léo Ayrault, 5 ans, petit fils de et accessoirement grand propriétaire immobilier nantais, auraient pu lui accorder un avantage pour obtenir le marché. Rien n’a pu être prouvé jusqu’ici malgré une enquête du parquet qui a été jusqu’à la perquisition de son coffre à jouet. Devant cet afflux de commandes l’entreprise familiale va devoir s’agrandir, d’après nos confrères de Ouest-France-Océan, le père de Kévin lui a déjà promis un nouveau siège social du côté de Marne-la-Vallée « quand il saura faire ses lacets tout seul ».